DSI : FREELANCE, CONSULTANT, SALARIÉ… QUEL STATUT ME CONVIENT ?

Avec l’évolution du marché du travail, la difficulté des PME à recruter et les nouvelles tendances RH, le métier de DSI, comme beaucoup d’autres, s’exerce désormais de différentes façons. Salarié, freelance ou encore consultant…trouver le statut qui nous convient le mieux reste une tâche hasardeuse tant le statut lui-même peut influer sur le métier au quotidien. Prenons quelques minutes pour faire le point sur les avantages et les inconvénients de ces différents statuts afin d’y voir plus clair.

Il semble logique, dans une carrière professionnelle IT, d’évoluer vers une prise de fonction de Directeur des Systèmes d’Information. Cette évolution valorise et confirme une progression professionnelle, et se produit souvent en passant plusieurs années au sein d’une entreprise, en tant que salarié. Occuper un poste de DSI en tant que salarié peut s’avérer bien différent d’une entreprise à l’autre, souvent influencé par la vision stratégique portée à l’informatique, la taille de l’entreprise, ses moyens… La mission menée par le DSI restera bien souvent très intéressante, enrichissante et donc motivante tant que l’entreprise évoluera en mode projet et dans un contexte de changement et/ou de progression. A contrario, si le contexte devient moins favorable, le DSI se sentira vite limité dans l’évolution de son métier.

Mais même si le contexte semble favorable, un inconvénient est souvent observé par les DSI en poste salarié : la solitude. « La solitude d’un DSI est pesante, on se sent souvent seul face aux prises de décision » témoigne Jean-Luc Petit, ancien DSI salarié. »

Et il arrive un moment dans une vie professionnelle ou l’on peut avoir besoin de changement et cela se traduira par changer de société ou se mettre à son compte.

Jean-Luc Petit, qui a fait l’expérience de l’entreprenariat en tant que Consultant, dresse un constat. « Devenir Consultant en Système d’Information valorise une expérience ou une expertise sur laquelle on s’appui pour réaliser de nouvelles missions. C’est là l’opportunité de pouvoir choisir ses missions et de capitaliser sur son expérience. Pour ceux qui auront su construire leurs réseaux et décrocher leurs premières missions, il sera alors possible de donner confiance et de faire ses preuves assez rapidement, permettant ainsi de déboucher plus facilement sur de nouvelles missions. Mais le risque de mal se vendre peut aussi remettre en cause les capacités d’un DSI à perdurer en tant que consultant. Il peut être difficile de savoir estimer le temps à accorder à chaque mission et par conséquent ne pas parvenir à être rentable, ou pire encore, ne pas percevoir de rémunération en période non travaillée. Assurer soi-même la partie prospection, convaincre les futurs clients est une étape clé pour pérenniser un statut indépendant. »

De nombreux consultants optent pour une association avec une SSII (au sens, société de service déjà établie sur le marché) afin de faciliter cette démarche commerciale. Ils se positionnent ainsi dans un modèle de sous-traitance qui leur permet non seulement de décrocher des missions mais aussi de travailler pour des grands-comptes auxquels ils n’auraient pas forcément pu accéder seul. Mais ce modèle comporte lui aussi ses limites. « j’ai exercé pendant 15 ans en tant que consultant indépendant. Explique Jean-Luc Petit. Cette expérience a été très enrichissante car j’ai pu mener par ce biais des projets internationaux et de grande envergure, ce qui a donné une autre dimension à mon parcours. Mais en me concentrant uniquement sur ces grands comptes, j’ai perdu certains aspects inhérents à la PME : la proximité, la dimension humaine et la satisfaction de pouvoir voir et mesurer les résultats de sa mission. Cela m’a finalement donné l’envie de revenir à un environnement PME, mais avec la volonté d’intégrer un réseau pour ne pas subir la solitude »

Le statut de DSI en freelance, quant à lui, mène plus souvent à assumer la fonction de DSI dans de plus petites structures, type TPE, PME, voir ETI. L’avantage principal réside dans la diversité des missions, la possibilité de gérer plusieurs clients en même temps, et d’enrichir ainsi sa connaissance du métier et des différents secteurs d’activité. Le risque réside davantage dans le fait de se faire déborder par les clients, d’y passer trop de temps, de ne pas réussir à organiser le temps dédié à chaque client. Comme pour le mode consultant, il faut aussi passer du temps sur la partie commerciale et administrative et réussir avec succès ces étapes.

« Pour ma part, j’ai trouvé un équilibre en exerçant mon métier de DSI à temps partagé chez Référence DSI. Explique Jean-Luc Petit. Ce format m’a permis de conserver l’aspect multi-comptes et de m’affranchir des démarches de prospection, tout en intégrant un réseau de DSI expérimentés au sein duquel nous partageons nos expériences, nos connaissances métier et des méthodologies. De part mon parcours salarié puis ensuite consultant, j’ai pu rapidement m’adapter au fonctionnement de Référence DSI et du temps partagé augmenté. »

Mais alors, quel statut convient le mieux aux DSI ? Il s’agit là d’une affaire de personnalité ! Même si ce choix peut être guidé par la conjoncture et le marché du travail, certains auront besoin de stabilité et s’accompliront en tant que salarié, avec un cadre bien défini et une sécurité de rémunération ; là ou d’autres auront besoin d’indépendance et de découverte pour s’épanouir et se diversifier… Tenter différents modes de travail et oser le changement reste sans aucun doute le meilleur moyen de savoir ce qui nous convient le mieux et de s’enrichir la diversité que cela apporte !

Témoignage :

Jean-Luc Petit

Directeur des Systèmes d’Information à Temps Partagé Augmenté® chez Référence DSI, Région Île-de-France