DSI, un homme clé | Référence DSI

DSI en PME : un Alien, une chimère, le maillon faible ou un homme clé ?

Le DSI (ou Directeur Informatique) dans une PME ? Est-ce un Alien, une chimère, le maillon faible, un homme clé ? Pour apporter une ou des réponses à ces questions, encore faut-il partager une définition claire du poste de DSI et valider sa pertinence dans un contexte PME.

DSI : D pour Directeur, personne qui dirige, donne la direction. SI pour Système d’Information : ensemble des matériels logiciels et systèmes de communications utiles à l’entreprise.

Diriger, c’est maîtriser et contrôler le quotidien d’une part, préparer le futur d’autre part, en intégrant dans les deux cas les objectifs de développement et de rentabilité de l’entreprise.

Cette action de Direction ne s’exerce en aucun cas dans une tour d’ivoire mais dans le cadre d’une collaboration totale avec les Directions métiers et la Direction Générale de l’entreprise : ce sont bien eux les clients de ce fameux SI, ils doivent donc en être des acheteurs convaincus.

Notre DSI doit donc être un manageur gestionnaire : il maîtrise les couts de fonctionnement, les investissements, il communique de façon claire, précise et compréhensible sur ses budgets. Pour chaque investissement planifié, il inscrit une démarche de retour sur investissement (ROI) ; il n\’oublie jamais sa ligne directrice : garantir et maintenir la fiabilité du Système d’Information.

Notre DSI doit également être un communicant. Associant compétence métier et compétence technique, il comprend facilement les besoins et les enjeux ; il est efficace dans leur restitution en termes d’offres technologiques ; il sait présenter les différentes solutions possibles en les positionnant chacune par rapport aux besoins et aux enjeux et non par rapport à leurs caractéristiques techniques.

Ce DSI manageur stratège et communicant a-t-il sa place en PME ?

L’informatique de la PME s’est énormément sophistiquée, portée par la démocratisation des ERP de plus en plus puissants à budget égal, la démocratisation des télécommunications, et la montée en puissance d’internet, de la messagerie et des outils de mobilité (Smartphones, cartes 3G …). Informatique plus puissante et plus complexe nécessitent bel et bien un pilote expérimenté.

A contrario, si la route est droite et que la voiture ne consomme pas trop (pas de projets informatiques en vue, un SI dont les coûts et la qualité de fonctionnement sont cohérents), notre stratège communicant est-il utile ? Certes, beaucoup moins que dans un contexte d’évolution, mais de là à affirmer sa totale inutilité, il y a un pas. Deux raisons me viennent à l\’esprit : sa valeur ajoutée sur la maîtrise des coûts de fonctionnement et la tenue des indicateurs de qualité de service est systématique. L’atout majeur de la PME est son agilité, cela sous-entend que la route n\’est pas continuellement droite.

De fait, en fonction de son contexte : pas d’évolution du SI – évolution du SI, le besoin de DSI de la PME s’inscrit dans une fourchette de 1 à 2 jours par mois à 8 à12 jours par mois. Le salaire marché d’un DSI varie de 70 à 110 k€ en fonction de son expérience. Le salaire d’un Responsable d’EXploitation (REX) (pilotage en ligne droite) étant lui de 35 à 55 k€.

Les scénarii types sont donc les suivants :

·   La PME n’est pas en mutation, le niveau de satisfaction par rapport à l’informatique est bon : embaucher un REX, associé si possible à un DSI en Temps Partagé 1 à 2 jours par mois.

·   La PME est sur des cycles de mutation – stabilité du SI : recourir au DSI en Temps Partagé, engagé sur le long terme dans le cadre d’une intervention flexible calée sur les cycles de l’entreprise.

·   La PME est en constante mutation : embaucher un Responsable des SI, à même de maitriser également les fonctions de REX (salaire de 50 à 70 k€) coaché si possible par un DSI en Temps Partagé 1 à 2 jours par mois.

 

7 réponses
  1. Garrez
    Garrez dit :

    De mon point de vue, toutes les PME sont en mutation. Et si elles ne le sont pas elles devraient y être.
    A tout le moins le DSI doit aider l’entreprise à identifier ses nouveaux marchés sur les territoires du numérique. Il est rare qu’une PME ne soit absolument pas concernée.
    En résumé, soit il pilote les projets de transformation du SI, soit il identifie ceux à venir.

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  2. Patrice BONHOMME
    Patrice BONHOMME dit :

    Très bonne vision en effet. Expérience vécue : encore faut-il arriver à convaincre le P-DG qu’il va payer relativement cher (ce qui est normal compte tenu de son expérience et de ses capacités) un bonhomme qui sera présent quelques jours seulement. Autre point, en PME, le cycle « investissement / amortissement » est assez violent. La PME investit lourdement car elle n’a pas su ou pu maintenir son SI à niveau et que les indicateurs sont dans le rouge foncé mais une fois que l’investissement est réalisé et que tout est stabilisé, indicateurs au vert, la PME sabre drastiquement dans les ressources de la DSI. Pourquoi supporter la charge d’une DSI alors que tout marche bien ?…. J’en suis à ma 3ième expérience de ce genre. Si quelqu’un connait la formule magique…

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  3. Stephane Morin
    Stephane Morin dit :

    Bravo pour la description très pragmatique du DSI de PME aujourd’hui. Toutefois attention à bien définir ce qu’est une PME et sa taille. La compétence en communication interne est effectivement ce qu’il fait le plus défaut aujourd’hui chez certain DSI aujourd’hui et très sous estimée par d’autres.

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  4. Luigi NARDONE
    Luigi NARDONE dit :

    L’axe adaptabilité-évolution de l’entreprise est très certainement un des critères prépondérant pour répondre à la question.
    Mais il faut s’accorder au préalable sur la notion de PME. Qu’est-ce qu’une PME ? comment la définir ? par son effectif ? par son CA ? Répondre à ces questions est primordial.
    Par ailleurs il faut aussi s’interroger sur les apports stratégiques des SI pour la PME concernée. Ils seront différents en fonction des secteurs et bien évidemment le débat DSI vs REx doit en tenir compte.

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  5. Fabien CROZET
    Fabien CROZET dit :

    Analyse pertinente. L’équation aujourd’hui pour « garantir et maintenir la fiabilité du Système d’Information » est parfois complexe pour les PME qui sont confrontées à une volonté (nécessité?) de réduire les coûts. Les coûts indirects sont parfois encore trop élevés et souvent « non identifiés » par les dirigeants de PME. Un des défis pour le DSI est de bien analyser tout cela et de proposer des directions à prendre.

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  6. Benoît Lacresse
    Benoît Lacresse dit :

    Le DSI temps partagé expérimenté a tout à fait sa place pour accompagner la PME – de manière variable et en fonction des besoins – dans la maîtrise et les évolutions de son système d’information.

    Le DSI temps partagé apporte aussi de la valeur à la PME car il connaît bien l’éco-système des éditeurs et fournisseurs externes et saura faire les bons choix et s’appuyer sur des partenaires pertinents par rapport aux enjeux business de la PME.

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