Plan Informatique à 3 ans, une utopie ?

Il est d’actualité d’indiquer que le principal concurrent dans 5 ans de votre entreprise actuelle n’existe pas encore. Cet adage très présent dans le monde des nouvelles technologies existe dans beaucoup d’autres domaines, par exemple le secteur du transport : comment imaginer en 2008 que les taxis allaient subir de plein fouet la concurrence de sociétés de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeurs) comme UBER, dont la valorisation avoisinerait les 10 milliards de dollars 4 ans seulement après sa création …

Quels experts avaient pu anticiper l’avènement de ces nouveaux métiers ?

Les innovations technologiques donnent corps aux utopies d’hier. Mais les visionnaires doivent le plus souvent leur réussite à une écoute attentive de leur environnement, un sens aigu de l’observation et du détail et un esprit  clairvoyant… C’est « l’effet papillon » qui pousse souvent ces visionnaires… Rappelons-nous que la principale idée fondatrice de l’iMac vient de la recherche d’un design qui permettrait d’éviter les fils ! L’iMac n’est pas le résultat de longues années de R&D, il est l’expression d’une volonté de créer un objet simple, pratique, design. La force des grandes idées est d’être, avant tout, simples.

Quelles sont les prochaines révolutions technologiques, qui permettront demain de concrétiser les utopies d’aujourd’hui ?

Une des tâches d’un DSI est d’imaginer à l’horizon de 3 à 5 ans un plan informatique prenant en compte l’intégration de technologies qui n’existent pas encore, mais aussi l’obsolescence des systèmes et des technos, par exemple la chute d’un système leader depuis une décennie (doit-on rappeler la chute vertigineuse de RIM ?).Nous sommes loin d’être tous des visionnaires ! Et pourtant notre défi de DSI est de définir et formaliser ce fameux plan à 3 ans.

Chaque contexte d’entreprise est différent (histoire, activité, stratégie de l’entreprise,…) et comme les grands visionnaires, le DSI doit se distinguer par une écoute extrêmement attentive, une réelle ouverture d’esprit,une faculté à distinguer les bonnes technologies adaptées à son environnement. , Etre prêt à découvrir une nouvelle technologie est bien plus important que simplement suivre une étude ou un article sur internet. Le directeur informatique doit être à l’affût et doit toujours remettre en cause son opinion technique car son environnement est par nature mouvant.

Un DSI a-t-il le droit de ne pas avoir de plan à 3 ans mais d’être assez ouvert pour intégrer à tout moment la bonne technologie car il a une vision ouverte de son environnement ?… Il est utopique de croire au miracle d’un plan à 3 ans défini et mis en place sans qu’aucun changement n’intervienne.

Bien entendu, une ligne directrice est nécessaire, et cette ligne n’est pas liée à  une technologie mais à une règle : le bon sens …. Il n’est pas dégradant de croire que le bon sens est bien plus important que la dernière étude sur 01Net ; le bon sens est un parfait mélange des ingrédients suivants : besoins métiers, exigences utilisateurs, budgets, existant du SI, stratégie, expérience et technologie.

Prenez 10 DSI, un thème, et vous aurez 10 avis différents. Votre DSI doit avoir le bon sens de trouver la bonne alchimie sur ce thème, de l’intégrer dans son plan.

Faire simple, du bon sens, de l’écoute, de l’ouverture, voilà quelques qualités nécessaires à un DSI pour tracer votre plan informatique à 3 ans.

 

4 réponses
  1. Jean Paul Ker Rault
    Jean Paul Ker Rault dit :

    Un article clair et réaliste.
    Je recommande toutefois de faire l’exercice du plan à 3 ans et de le mettre à jour tous les ans. En effet les technologies et l’environnement de l’entreprise changent et il va falloir s’adapter. Cependant on retrouve toujours des constantes longues qui ne permettent pas d’évoluer rapidement en particulier au sein d’un groupe important:
    Dans le domaine infrastructure, le pré-requis est de maintenir un environnement stable, et pérenne et cela ne sera possible qu’en ayant une connaissance du plan stratégique de l’entreprise et d’assurer son accompagnement.
    Dans le domaine application on s’aperçoit que toute remise en cause d’un ERP est un projet de longue haleine qui impact les métiers et dont les enjeux significatifs sont significatifs.
    De plus le maintient opérationnel de des applications dans l’attente de l’arrivée du nouvel environnement est à considérer et à valider en fonction des évolutions de l’entreprise.
    En conséquence, il me semble indispensable de faire cet exercice de plan à 3 ou 5 ans mais d’être suffisamment agile et pragmatique pour le faire évoluer en fonction des évolutions technologiques et de l’environnement du business.

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  2. nicolas
    nicolas dit :

    Et pourtant, si le plan informatique traite les vrais sujets de fond (ex: reprise de la maîtrise de son parc, transformation de son IT en centre de service, comment raccourcir les délais de mise à disposition des environnements aux utilisateurs, comment automatiser, fiabiliser, réduire les coûts, cartographier les dépendances et maîtriser les cycles de renouvellement….) plutôt que choisir des technologies ou des volumes d’achat à N+5, je suis bien convaincu qu’il ne devrait pas être trop en décalage avec les évolutions de l’entreprise.

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  3. @fcharles
    @fcharles dit :

    Et pourtant il en faut bien un pour avoir une chance de se rapprocher de la vision (forcément idyllique) que l’on a imaginée à 5 ans. Mais l’exercice n’est pas un jeu de devinette mais de transformation. 70% des projets proviennent de l’évolution de l’existant pour qu’il conserve sa valeur en anticipant les ruptures

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